MENACES D’EXPULSION : CONFERENCE DE PRESSE DANS LES LANDES
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MENACES D’EXPULSION : CONFERENCE DE PRESSE DANS LES LANDES :
12 personnes destinataires d’une obligation de quitter le territoire :
Les associations AMNESTY - CIMADE - LDH - MOUVEMENT DE LA PAIX - FRANCE ALGERIE - MRAP40 - RESF40 ont tenu une conférence de presse pour attirer l’attention du public sur la situation dramatique des 12 personnes concernées.
Ces personnes sont membres de familles comportant des enfants scolarisés ou non. Au total ce sont à peu près 25 personnes qui devraient quitter le territoire français.
Il a été rappelé le contexte actuel de la politique de gestion de l’immigration et donc les conséquences dramatiques des dispositions législatives adoptées ces dernières années.
Concernant les étrangers menacés d’expulsion dans les Landes, il a été procédé à un exposé des différents types de situations auxquelles ils sont confrontés.
Certains d’entre eux sont exposés à des risques majeurs en cas de retour dans leur pays du fait de situations politiques instables. Il est évident que l’administration a une vision restrictive des risques encourus et que la preuve de ceux-ci est bien est difficile à fournir.
D’autres ont des enfants scolarisés, intégrés dans leurs écoles, aussi le réseau RESF très mobilisé dans les Landes ne peut accepter que des bancs scolaires restent vides pour cause d’expulsion.
D’autres encore sont invités à quitter le territoire alors que des membres de leur famille , notamment leur frères et soeurs ont la nationalité française. La dislocation de fratries apparaît inadmissible pour les associations.
Sans oublier les étrangers malades qui ne sont pas placés dans les meilleurs conditions pour faire respecter leurs droits dans le cadre de l’examen de leur état de santé.
D’autres cas très douloureux concernent les femmes victimes de conjoints français ou non, qui du fait d’une disposition aberrante, sont menacées d’expulsion s’il y a rupture de la vie commune dans les trois ans qui suivent le mariage.
Le législateur a ainsi favorisé l’esclavage domestique de femmes en les obligeant à subir leur conjoint. Et si à bout de souffrance ces femmes quittent le domicile, elle ne peuvent même pas aller au terme des procédures de divorce et bénéficier de tous les droits puisqu’elles ne seront plus sur le sol français. C’est une véritable double peine infligée à ces femmes, la peine de la souffrance domestique et la peine de l’expulsion.
D’autres cas soulevés concernent les roms de l’ex-yougoslavie que l’on voudrait inviter à quitter le territoire pour un retour vers un pays qui n’existe plus ! Sachant aussi que, bien souvent, les nouveaux états ne reconnaissent plus ces personnes. Certaines d’entres-elles sont donc apatrides de fait.
Les associations qui sont pour la régularisation des sans-papiers ont rappelé que l’administration leur oppose un cas par cas qui, de fait, n’en est même pas un !.
C’est de fait une règle unique qui régit le traitement des dossiers, celui du chiffre, du quota mensuel d’expulsions qui prévaut sur toute considération humaine, et le cas par cas invoqué n’est qu’une loterie de la malchance qui génère quantités de drames humains.
Le cas par cas de l’administration, le MRAP l’a déjà expérimenté dans les Landes.
Au nom du cas par cas dans lequel n’entrait pas, semble t’il, le jeune Eric Mahouéno il y a quelques années ; la préfecture des Landes avait voulu l’expulser dans les pires conditions, (mains enchaînées pendant tout le trajet Mont de Marsan-centre de rétention de Toulouse - il avait 16 ans !).
La détermination des associations (MRAP de Mont de Marsan et CIMADE de Toulouse avait à l’époque permit la libération d’Eric, il est aujourd’hui citoyen français après avoir avoir poursuivi ses études. Il fut pourtant à quelques heures de l’expulsion.