Le partage des mémoires contre les replis identitaires
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Notre fédération s’est associée à la cérémonie qui s’est tenue le 13 septembre 2017 en mémoire des enfants juifs arrêtés dans les Landes et assassinés à Auschwitz.
En cette période de replis identitaires multiformes sous la pression de l’extrême droite ou de mouvances communautaristes, il apparaît nécessaire d’oeuvrer pour le partage des mémoires. C’est d’ailleurs l’axe d’intervention principal de notre association durant cette année 2017.
Mémoire de l’esclavage à Bordeaux, mémoire des internés espagnols et juifs à Gurs, mémoire des enfants juifs dans le parc Jean Rameau à Mont de Marsan, toutes ces mémoires doivent devenir un patrimoine historique commun.
Les faits historiques eux mêmes nous imposent ce partage des mémoires. Les recherches de l’association “mémoire de la résistance et du génocide des enfants juifs” révèlent que le préfet des Landes, en 1942, fit preuve d’un zèle criminel en arrêtant les malheureux enfants juifs, allant même au delà des demandes des nazis. Ce même préfet, comme Papon à Bordeaux, fut recyclé dans l’administration, échappant à toute sanction.
Papon qui signa la déportation des juifs fut, comme préfet de police de Paris, l’artisan du massacre des algériens le 17 octobre 1961.
Le préfet collaborateur des Landes fut nommé préfet en Algérie à l’époque du massacre de Sétif.
De la shoah aux crimes de la colonisation moins de 20 ans s’étaient écoulés.
La mémoire de la colonisation rejoint alors celle de la shoah.
C’est pourquoi le mouvement antiraciste se doit d’exclure de ses combats tous ceux qui font de la mémoire un instrument de division et d’affrontements communautaires.
Lorsqu’une frange de l’antiracisme se déshonore en partageant sans réserve des tribunes avec des groupes communaitaires qui affirment ne pas avoir pas “la shoah dans leur rétroviseur,” lorsque la shoah devient “ moins qu’un détail”, ces antiracistes là deviennent les complices d’une forme maquillée de négationnisme et de racisme antisémite.